Ségolène Royal présentera sa propre motion au prochain congrès du Parti Socialiste, elle l’a annoncé il y a deux jours. Hier c’était au tour de Bertrand Delanoë d’indiquer qu’il pourrait lui aussi présentait la sienne. Que le combat commence, les gladiateurs entrent dans l’arène.
Les petites phrases assassines ne vont pas tarder à pointer leur nez. Les guéguerres internes nous manquaient, c’est vrai que la campagne présidentielle n’a pas été assez pimentée du côté des socialistes ! Non mais rassurez vous les candidats à la direction du PS ne tomberont pas dans les jeux d’appareils, ils laisseront ces basses manœuvres à leurs seconds couteaux.
Dominique Strauss Kahn présentera-il sa propre motion même s’il ne pèse pas plus de 20% au sein du parti, et que sa sortie le soir du second tour sur sa « disponibilité » n’a pas plu à de nombreux militants ? Laurent Fabius sortira peut-être du bois sur sa grosse moto. Mais peut-être que « l’aile gauche » du PS choisira un homme plus jeune, parmi les ambitieux Vincent Peillon, Benoît Hamon, ou Arnaud Montebourg, dont les vestes s’usent très rapidement ces derniers temps. Cependant il est difficile de prévoir, les opinions et les courants se faisant et se défaisant au gré des négociations au coeur de la tambouille interne du PS. Les revirements sont donc très fréquents.
Mais Royal reste la favorite, elle jouit d’une grande popularité au sein du PS, malgré sa défaite le soir du 6 mai. Défaite qu’elle a réussi à faire passer pour une victoire, rappelez vous le « vers d’autres victoires », et qui ne devrait pas lui faire perdre trop de voix parmi les militants. Elle a su rassembler des militants de différents courants lors de la campagne interne, elle le refera de nouveau.
Trêves de plaisanteries. Il est assez indécent qu’à deux jours du premier tour des élections législatives les éléphants et la gazelle du Parti Socialiste ouvrent par leurs déclarations une guerre des chefs un an en avance. Il est vrai que certains se préparaient depuis quasiment 5 ans à la candidature de la présidence de la République, dès 2002. Le résultat a été très fructueux. Ils n’ont pas passé la primaire socialiste.
Mais soyons clairs, celui ou celle qui sera élu secrétaire du Parti Socialiste lors du prochain congrès sera sans doute le ou la candidate à l’élection présidentielle de 2012.
Le sens à donner aux 17 millions de voix sera peut-être une des clés du congrès, les ségolénistes les voyant comme une adhésion à Ségolène Royal, ils ont oublié de retirer le vote antisarkozy. Ils seraient bon qu’ils analysent un peu plus les raisons de la défaite. Le Parti Socialiste et sa candidate ont, pendant cette campagne, plus rassemblé sur le nom de Nicolas Sarkozy que sur leur programme. La ligne politique à adopter sera aussi un des autres enjeux, on voit fleurir de toutes parts des groupes de réflexion sur la « rénovation » du parti. Or tout le monde n’est pas d’accord, entre un Mélenchon voulant rassembler à gauche et une Royal pas opposée à une alliance avec le centre, l’écart s’étire. Mais il ne faut pas oublier que ce congrès n'aurait lieu a priori que dans un an, sauf changement, et donc que le contexte politique et social de Juin 2008 sera aussi déterminant.
Le côté positif de ce congrès serait qu’il permette au Parti Socialiste de faire un choix claire sur son orientation politique, même s’il doit exploser, et que la nomination d’une ou d’un premier secrétaire permette une vraie opposition et une préparation sereine pour 2012. La gauche n’a pas besoin encore de querelles intestines, elle est à bout de souffle…