Samedi dernier, Rachid Bouchareb a reçu le César du meilleur scénario original pour le film "Indigènes".
Je suis content pour lui, car j'ai vu le film au cinéma, et j'avais vraiment aimé ce film, qui est un hommage aux combattants issus des colonies qui ont combattu l'Allemagne Nazie et libéré la France.
Ce film a eu une portée beaucoup plus importante qu'un simple film:
En effet, lors d'une projection privée du film
Indigènes, le 5 septembre, en présence de Jamel Debbouze et Rachid Bouchareb, Bernadette Chirac, émue par le film, a convaincu le président de la République Jacques Chirac qu'il fallait
«aller plus loin» pour améliorer la situation des anciens combattants coloniaux.
Le
27 septembre 2006, soit le jour de la sortie du film dans les salles, le gouvernement de Dominique de Villepin a annoncé que les 80 000 anciens combattants de l'Empire français encore vivants percevront les mêmes retraites que leurs compagnons d'armes français, et donc a mis fin à une terrible injustice.
C'était une terrible injustice car à l'époque de l'indépendance des colonies françaises, les pensions des anciens combattants étrangers ont été gelées à leur niveau de 1959, alors que celles des anciens combattants français ont continué à être revalorisées.
Cette inégalité a été dénoncée depuis des années par les associations de vétérans. En 1996, un ancien sergent-chef sénégalais, Amadou Diop, avait porté plainte contre l'Etat français. Et, en 2001, le Conseil d'Etat lui a donné raison. Mais le gouvernement de gauche à l'époque a fait la sourde oreille. La facture avait fait reculer le gouvernement Jospin (quel courage, n'est-ce pas...). En 2002, un premier pas avait été accompli par le gouvernement de droite (celui de Jean-Pierre Raffarin): une
«décristallisation» partielle a été engagée par Hamlaoui Mekachera, ministre des Anciens combattants,
mais il avait préféré le principe de l’«équité» en terme de pouvoir d’achat, plutôt que celui d’"égalité".
Il a donc fallu attendre jusqu'en 2006 , pour que les "indigènes" encore vivants perçoivent les mêmes retraites que leurs compagnons d'armes français, c'est quand même fou ça !!! En plus d'autres choses ne sont pas encore réglées (la rétroactivité de cette mesure par exemple...).
C'est quand même fou que la Gauche, qui a été au pouvoir et qui a soi-disant "le monopole du coeur", n'a même pas voulu mettre fin à cette injustice. Il a fallu un gouvernement de droite pour que les choses commencent à bouger et surtout un film !!!!!!!!!!!
C'est quand même navrant que ce soit un film qui fasse bouger les choses !!!!!!!!
Mais bon, on va pas faire la fine bouche...
Encore bravo à Rachid Bouchareb et aux acteurs, pour ce César, tellement mérité !