La coordination nationale étudiante en lutte contre la réforme sur les Universités était réunie ce week-end à Tours. Une info m’a intrigué : 11 porte-parole sur 16 sont de l’UNEF. Alors que le syndicat de Bruno Julliard avait négocié et accepté la réforme LRU en Juillet, il s’est soudain réveillé demandant des assurances par rapport au financement de la réforme. Il se justifie en disant que l’UNEF avait posé des réserves déjà en Juillet. Moi je préfère ma version : l’UNEF s’est rendu compte que le mouvement contre la LRU allait prendre de l’ampleur et qu’elle n’y était pas, alors elle a décidé de remettre la main dessus. C’est ce que traduit cette percée du premier syndicat étudiant lors de la coord nationale de ce week-end, il a « investi » le mouvement.
Ayant été militant au sein du Mouvement des Jeunesses Socialistes pendant deux ans et ayant eu des camarades membres de l’UNEF, j’ai eu vent de ses pratiques douteuses : fausses cartes, adhérents bidons… Le groupe politique dont j’étais le plus proche (et qui n’était pas favorable à l’UNEF) m’avait demandé, pendant l’épisode du CPE, de me faire élire représentant de la Sorbonne à la Coordination Nationale afin d’aller voter ce qu’ils me diraient de voter, trahissant ainsi le mandat impératif de l’AG de mon université. Je ne l’ai pas fait et j’en suis fier.
Les luttes politiciennes entre syndicats au sein de la coord nationale ne vont que contribuer à pourrir le mouvement étudiant.Il s'était passé la même chose à la fin du mouvement contre le CPE et le loi dite égalité des chances en 2006.
Déjà des motions sont votées dans différentes AG pour condamner les pratiques de l’UNEF. Voici celle de la Sorbonne votée aujourd’hui :
« Motion votée par l’AG de la Sorbonne du lundi 19 novembre
Nous étudiants de la Sorbonne réunis en assemblée générale ce lundi 19 novembre, tenons à dénoncer l'attitude des militants de l'UNEF lors de la coordination nationale de Tours.
Alors que la coordination nationale est le lieu de concertation de toutes les universités mobilisées contre la LRU, l'UNEF, qui ne s'est toujours pas prononcée pour l'abrogation de cette loi, pour la simple raison qu'elle a participé à son élaboration, a tout mis en oeuvre à l'occasion de la coordination nationale pour mettre la main sur le mouvement par des méthodes plus ou moins frauduleuses : envoi de délégations par des AG fictives, envoi massif d'observateurs chargés d'influencer les débats, soutien systématique et coordonné de toutes les mesures nuisibles pour la lisibilité du mouvement (augmentation du nombre de porte-parole de 8 à 16).
Clairement l'UNEF est l'adversaire des étudiants qui s'organisent par eux-mêmes en assemblée générale et de tous ceux qui souhaitent l'abrogation sans négociations de la LRU. Face à cette offensive anti-démocratique, nous proposons le refus lors de la prochaine coordination nationale des délégations litigieuses, l'exigence d'un positionnement clair de l'UNEF pour l'abrogation sans négociations de la LRU. »
Bruno Julliard et ses fidèles se préparent une bonne carrière politique, ils suivent la voie de leurs modèles, ceux du Parti Socialiste qui n’ont de socialiste que le nom.
Lien pour lire le texte de la loi LRU:
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