Je suis tombé sur cette citation en lisant l’excellent livre de Jean Daniel Avec Camus, comment résister à l’air du temps. Camus a écrit cela au moment de la Libération. Il espérait un renouveau de la presse écrite c’est pour cela qu’il fonda le journal Combat.
On est aujourd’hui en 2007 soit exactement 63 ans après la Libération de la France, la presse écrite et audiovisuelle est, comme nous le montre ce début de campagne pitoyable, loin des vœux de Camus. On vend du temps de cerveau disponible à Coca Cola et on produit des émissions archi nulles sous prétexte que c’est ce que le public demande. Certains journalistes et producteurs de télévision auraient besoin de relire l’auteur de L’Etranger…
« L’argument de défense est bien connu. On nous dit : c’est cela que veut le public. Non le public ne veut pas cela. On lui a appris pendant vingt ans à le vouloir, ce qui n’est pas la même chose. Or le public, lui aussi a réfléchi pendant quatre ans et il est prêt à prendre le ton de la vérité puisqu’il vient de vivre une terrible épreuve de vérité ; mais si vingt journaux tous les jours de l’année soufflent autour de lui l’air même de la médiocrité et de l’artifice, il respirera cet air et ne pourra plus s’en passer. Une occasion unique nous est offerte au contraire de créer un esprit public et de l’élever à la hauteur du pays lui-même. Que pèsent en face de cela quelques sacrifices d’argent et de prestige, l’effort quotidien de réflexion et de scrupules qui suffit pour garder sa tenue à un journal. »
On est aujourd’hui en 2007 soit exactement 63 ans après la Libération de la France, la presse écrite et audiovisuelle est, comme nous le montre ce début de campagne pitoyable, loin des vœux de Camus. On vend du temps de cerveau disponible à Coca Cola et on produit des émissions archi nulles sous prétexte que c’est ce que le public demande. Certains journalistes et producteurs de télévision auraient besoin de relire l’auteur de L’Etranger…
« L’argument de défense est bien connu. On nous dit : c’est cela que veut le public. Non le public ne veut pas cela. On lui a appris pendant vingt ans à le vouloir, ce qui n’est pas la même chose. Or le public, lui aussi a réfléchi pendant quatre ans et il est prêt à prendre le ton de la vérité puisqu’il vient de vivre une terrible épreuve de vérité ; mais si vingt journaux tous les jours de l’année soufflent autour de lui l’air même de la médiocrité et de l’artifice, il respirera cet air et ne pourra plus s’en passer. Une occasion unique nous est offerte au contraire de créer un esprit public et de l’élever à la hauteur du pays lui-même. Que pèsent en face de cela quelques sacrifices d’argent et de prestige, l’effort quotidien de réflexion et de scrupules qui suffit pour garder sa tenue à un journal. »
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